Notre histoire
Le 6 juillet 1855 La Congrégation religieuse des Pauvres Sœurs de Mons établit une communauté à Ciney et commence des activités essentiellement orientées vers les soins à domicile.
1922 Naissance de ce qui était appelé à l'époque « L'œuvre d'accueil aux personnes handicapées mentales ». Sœur Zélie accueille, à la demande du Ministère de la Justice, un premier enfant porteur de handicap. Un an plus tard, il seront 100.
Sous l’impulsion du Docteur Glorieux, les Pauvres Sœurs de Mons ouvrent une nouvelle section destinée à l’hébergement, aux soins et à la rééducation progressive d’enfants anormaux profonds placés à la requête des pouvoirs publics ou des familles.
1936 Des transformations sont réalisées afin de pouvoir répondre aux nombreuses demandes. Dans son histoire, la maison a compté jusqu'à 350 enfants des deux sexes, placés par les pouvoirs publics et par les familles.
1940-45 Durant la deuxième guerre mondiale, l'Institut de l'Enfant-Jésus a caché des enfants juifs et l'ambassade d'Israël a formulé la demande afin d'octroyer à l'Institut le titre de « Juste parmi les nations ».
Les années 60 sont marquées par des progrès importants des sciences psycho-médico-sociales à propos des personnes porteuses d’un handicap. La conception même du handicap sévère et profond évolue. On cesse de parler d’êtres perdus mais bien de personnes capables de progrès. Les grands groupes se morcellent. L’optique est de proposer aux personnes porteuses d’un handicap sévère ou profond de vivre en institution une vie plus autonome dans un cadre occupationnel de qualité. L'accompagnement éducatif évolue en ce sens. « Il faut trouver des moyens d’épanouir ces enfants d’une manière telle qu’une raison de vivre leur soit donnée dans un cadre valorisant conçu à cet effet (…). Nous prétendons à Ciney relever le défi… si toutefois il se trouve assez de personnes pour croire avec nous que l’humanité se trouvera grandie de l’effort consenti aux plus pauvres d’entre nos frères en humanité ».
1966-67 Un ensemble de terrains est acheté au Tienne à la Justice.
1967 L'idée de construire du neuf se précise. Le 4 février, une demande de renouvellement de l'Institut est introduite au département de la Santé publique. Sous l'impulsion et avec l'aide du comité de parents, des petites structures (les pavillons) sont imaginées. Elles visent à répondre au maximum aux besoins spécifiques de chacun.
La satisfaction des parents « Si nos enfants sont bien ici à Ciney, c’est qu’en plus d’un bien-être matériel, d’un certain confort, il existe dans cette maison un « esprit » propre à l’Enfant-Jésus et qui le différencie des autres. Le dévouement des Pauvres Soeurs de Mons a fait boule de neige et beaucoup de bonnes volontés entourent nos enfants dans la joie, la bonne humeur et un esprit chrétien. » |
1968 Le Ministre Hulpiau donne son accord à la construction d'un nouveau site. L'étude des plans commence.
1970 Les premiers travaux de terrassement laissent entrevoir la future physionomie du grand village que sera l'Institut de l'Enfant Jésus. Le premier lot des constructions est adjugé le 25 septembre 1970.
Le financement des travaux, malgré les subsides reçus du Ministère de la Santé publique, de la Province de Namur, de 48.81.00. (aujourd'hui Cap 48) et de donateurs, va constituer un défi important pour le Conseil d'Administration qui sera obligé de se livrer à plusieurs arbitrages par rapport au projet d'origine.
Estimée par les architectes à 110 millions de francs belges, la construction du site coûtera au final 260 millions.
Le 14 juin est constituée l’Association des Parents de "l’Institut de l’Enfant Jésus".
1974 Achèvement des travaux de construction et déménagement (en mai et juin).
Le 27 septembre, la Reine Fabioloa visite le nouveau site. Celui-ci est officiellement inauguré le 13 octobre.
210 personnes travaillent à l'Institut.
1975 Un nouveau système éducatif est mis en place.
L’Arrêté royal du 9 septembre 1976 permet de renforcer le cadre de l’Institut, qui, en 1978, compte 300 membres du personnel pour 198 enfants. Chaque pavillon est désormais doté d’une responsable et de 5 éducatrices, contre 3,5 en 1974.
Vivre toute sa vie à Ciney : le combat des parents et du Conseil d'Administration
Très tôt, le Comité des parents s’attaque, au côté du Conseil d'Administration, à la délicate question de l’accueil des adultes présentant une déficience intellectuelle. Les structures pouvant les recevoir faisant alors cruellement défaut en Belgique.« Actuellement les institutions qui accueillent les enfants handicapés mentaux profonds gardent leurs pensionnaires jusqu’à l’âge de 21 ans et même 15 ans pour les garçons. (…) Jadis, ces enfants étaient, après 21 ans, accueillis dans des instituts psychiatriques (asiles d’aliénés), ce qui n’était pas une solution favorable étant donné que ces enfants ne demandent pas ce genre de soins coûteux. Un effort encore limité est fait pour les handicapés physiques (…). Quant aux handicapés mentaux, tout autant et parfois plus socialement désarmés et abandonnés puisqu’ils sont débiles mentaux profonds et ne pourront jamais être récupérés dans un atelier d’apprentissage, ni avant, ni après le décès de leurs parents, que pouvons-nous leur proposer ? » Lettre de A Califice du 12 mai 1971 à Léon Servais (Président du P.S.C.) Les parents mènent leur revendication sur deux fronts : l’un national au côté d’autres parents d’enfants en situation de handicap, l’autre au niveau cinacien, avec l’objectif que la nouvelle institution puisse accueillir leurs enfants devenus adultes. Parallèllement aux travaux de construction du nouveau site, ils font pression pour qu’y soient accueillis non seulement des enfants mais également des adolescents et des adultes. Ils soutiennent et initient différentes initiatives notamment financières pour concrétiser ce projet. Plusieurs unités de vie dédiées aux adultes seront ainsi ouvertes au fil du temps. 1977 Le Ministère de la Santé publique demande que l’Institut sollicite une nouvelle agrégation correspondant mieux à la situation présente c’est-à-dire 220 enfants handicapés, 60 adultes en home occupationnel et 20 adultes en home de nursing. Des transformations sont réalisées pour accueillir des personnes présentant un polyhandicap. Deux pavillons sont consacrés aux adultes présentant une déficience légère. En 1978, l'Institut est divisé en deux sections. Une pour les résidents de moins de 21 ans, l'aute pour les personnes majeures. Il restera au Conseil d'administration à en assurer le financement. 1979 Le dossier « Home occupationnel » pour adultes, c’est-à-dire le projet de construire sur le site du Tienne à la Justice un atelier pour 60 adultes ainsi qu’un pavillon supplémentaire de 30 lits aboutit. « Une ère nouvelle commence pour nos enfants adultes, un rêve transfromé en vœux est en train de devenir réalité, non seulement nos enfants adultes resteront à Ciney mais ils y disposeront en plus d’un home occupationnel ». Lettre de Lambert Willem du 24 décembre 1979 aux parents. |
Les années 1970 voient l'engagement d'un premier directeur laïc.
Dans les années 80, la priorité est donnée à l’épanouissement de la personne en situation de handicap. Une attention toute particulière est pour cela accordée à l’adaptation des milieux de vie. Les enfants sont accueillis dans 24 unités de vie (20 groupes de 12 enfants valides, 6 de 10 enfants dits « grabataires » et un groupe « nursery » pour les enfants de moins de trois ans (un premier bébé est accueilli en 1980).
Très vite la nécessité de travailler avec les familles apparaît de plus en plus essentielle ainsi que l'importance d'offrir aux enfants un milieu de vie diversifié et stimulant.
Chaque unité de vie compte 5 à 6 éducateurs supervisés par un chef de groupe et aidés pour la nuit, par deux veilleuses. Divers services, médicaux (médecins généralistes, pédiatres, pédopsychiatres et infirmières…), sociaux, psychologiques, rééducatifs (ergothérapie, logopédie, kiné, psychomotricité) sont organisés. Des ateliers, hébergés dans un bâtiment flambant neuf, sont proposés (artisanat, jardinage, musicothérapie,...).
L’avancée en âge des résidents devenus adultes oblige à un renouvellement des approches pédagogiques orientées désormais sur l’accompagnement de personnes adultes. Le taux d’encadrement doit être aussi repensé, la Loi étant moins généreuse vis-à-vis de ce public.
1981 Ouverture d'un internat mixte pour jeunes porteur d'un handicap léger. Ceux-ci sont scolarisés dans les enseignements spécialisés et ordinaires de Ciney et des environs.
L'accompagnement éducatif, pédagogique, psychologique ainsi que le partenariat avec les familles et l'ouverture vers l'extérieur sont les principaux fondements de ce service.
L’institut compte 154 bénéficiaires mineurs de 0 à 21 ans et 130 majeurs. 14 enfants rentrent chaque année.
1984 Construction des ateliers occupationnels (le Cortil-Roselet)
10 ème anniversaire de l'institut sur le thème de la BD.
1985 Création d’un foyer de loisirs pour les adultes toujours plus nombreux à l’I.M.P. Les parents y ont la possibilité de s’y rencontrer.
1990 L'Institut de l'Enfant Jésus se dote d’un Snoezelen, du néerlandais "snuffelen" (explorer, sentir) et "dozelen" (somnoler). Cet espace intérieur, de plusieurs centaines de mètres carrés, aux ambiances soignées, se veut être un lieu de bien-être et d’éveil sensoriel pour nos résidents. Il fait l’objet d’une reconstruction en 2021.
1998 Le comité de parents crée un service de volontariat.
2000 Construction d'un nouvelle unité de vie (le Champ du Coq).
2002 Construction d'une nouvelle unité de vie pour 2 x 12 personnes avec polyhandicap (les Kangourous).
2004 Le comité de parents prend la forme juridique d'une ASBL : Le trèfle à deux feuilles.
2005 Tous les jeunes scolarisables fréquentent des établissements hors de l'institution.
2006 150ème anniversaire des IMS. Colloque « Parcours de la Reconnaissance ».
Le 22 mars, le Prince Philippe et la Princesse Mathilde visitent l’I.M.P. Enfant Jésus honorant une promesse faite plus tôt.
« Une visite dont le personnel autant que les résidents se souviendront longtemps tant elle rayonnait de chaleur humaine. Les plus de cent cinquante personnes présentes n’oublieront pas ce sourire, cette poignée de mains, cette parole empreinte de gentillesse des princes. Le couple retiendra aussi, sans doute, cette parole de Mme Éliane Mazy, la vice-présidente du Comité des parents : celui qui regarde avec son cœur ne voit pas la différence. » Michel MOTTE, « Philippe et Mathilde à l’IMP », dans Le Vers l’Avenir, jeudi 23 mars 2006.
2007 Rénovation complète de quatre pavillons ( Delta Vert et Bleu, Les Quatre Vents et l'Orée du Bois) et transformation du projet en deux unités de vie
2010 Création du Service d'Aide à l'Intégration :"La Navette" et Organisation du résidentiel en départements.
2014 Fête des 40 ans de présence de l'I.M.P. sur le site du Tienne à la Justice.
2015
- Replantation du bois : différents aléas climatiques avaient profondément meurtri notre bois de sorte qu’il avait été nécessaire de l’abattre. En 2015, de nouvelles plantations de feuillus ont lieu.
- Implantation d’un logiciel horaire : associé au logiciel d’administration du personnel et de calcul de la paie, celui-ci permet une meilleure gestion des horaires. Des pointeuses sont installées dans les différents services.
2016 Ouverture du Domaine du Surlemont. Après transformation, cette ancienne ferme condruzienne, acquise en 2014 et qui a servi pendant un temps d’hôtel, accueille désormais 29 résidents. Son projet pédagogique repose sur trois axes majeurs, complémentaires les uns, les autres :
1° Amener chaque habitant à être acteur de sa vie ;
2° Les soutenir dans leur acquisition et le maintien de compétences en matière de socialisation, d’autonomie et de communication ;
3° Les accompagner dans leur inclusion dans la société.
La Maison Tremplin : Ce service annexe du Surlemont accueille 5 personnes ayant acquis suffisamment d’autonomie que pour se prendre en charge seul à certains moments (journée, week-end…) et, à termes, intégrer un Service de logement supervisé.
2016 L’Institut « Enfant Jésus » devient « Les Chemins d’Ariane » Ce changement de nom est motivé par une volonté inclusive : ouvrir davantage nos sites à la société et nouer avec elle des partenariats féconds qui aident nos bénéficiaires à être des citoyens actifs dans le monde d’aujourd’hui. Pourquoi « Chemins d’Ariane » ? Le terme "Chemins" rappelle la configuration de notre site principal du Tienne à la Justice, un village avec ses maisons et ses routes. Inspirée du mythe de Thésée, l’expression « Fil d’Ariane "désigne une ligne directrice, une conduite à tenir afin d’atteindre un objectif". Cette dimension de « guide » renvoie au travail d’accompagnement des résidents réalisé aux Chemins d’Ariane. Le pluriel de « chemins » rappelle qu’il n’y a pas qu'un parcours éducatif mais qu'il y en a autant que de personnes accueillies. |
- Constitution du Conseil des parents
Celui se veut être une instance de dialogue et de concertation entre les parents et la direction de l’institut autour de thèmes liés à la qualité de vie et au fonctionnement des services.
Parallèllement au Conseil des parents existent plusieurs comités des usagers (un pour les jeunes, un pour les adultes accueillis sur le Site du Tienne à la Justice et un pour les habitants du Surlemont). Ils sont des lieux où les résidents par l’intermédiaire de leurs représentants, peuvent s’exprimer par rapport au fonctionnement de l’Institut et à leur quotidien.
2018 L’accréditation par les Autorités françaises.
Initié en 2018 et terminé en 2020, ce processus nous permet de devenir, pour les Autorités sanitaires françaises, une institution agréée dans l’accompagnement d’usagers français et d'être ainsi un établissement de référence sur le territoire belge.
2019 Les Chemins d’Ariane rentrent dans une nouvelle phase de gestion de leurs données avec l’installation d'un logiciel spécifique. Ce logiciel permet un suivi informatique de nos résidents grâce à l’encodage de nombreuses données. Il ouvre aussi de nouvelles perspectives d’action grâce à la compilation et au croisement des informations produites par les différents intervenants.
2020 La crise du covid. L’arrivée du virus et les différents confinements ordonnés par les Autorités bouleversent fortement le fonctionnement de l’Institut. De longues périodes durant, les résidents sont confinés dans leur unité de vie, leurs interactions sociales, notamment avec leurs proches, réduites, leurs activités repensées. L’engagement, le dévouement et l’attachement du personnel à nos résidents seront exemplaires.
2021
- Un nouveau projet pédagogique pour l'unité de vie Les Sens Ciel
Celui-ci est pensé pour des résidents qui ont un grand besoin de ritualisation dans le déroulement de leur journée. Locaux, lignes du temps, actions éducatives et interactions sociales sont repensés afin d’offrir un maximum de sécurité à ses habitants.
- Inauguration de la Ferme pédagogique
Diverses activités y sont proposées : approche et soins des animaux, promenades… Toutes sont sous-tendues par la volonté de favoriser l’éveil sensoriel de nos résidents, de leur permettre d’exercer une mission utile, de les aider à établir, par le biais des animaux, des relations de qualité avec leurs accompagnateurs et des personnes extérieures…
- Inauguration de la Fondation d’utilité publique Chemins d’Ariane
Celle-ci poursuit trois objectifs : 1° Faire connaître les Chemins d’Ariane et leur action au service de personnes lourdement marquées par le handicap ; 2° Récolter des fonds ; 3° Créer des réseaux autour des Chemins d’Ariane.
Le 21 décembre 2022, les ASBL « Congrégation des Pauvres Soeurs de Mons », « Instituts Médico-Sociaux de Ciney » auxquels appartiennent les Chemins d'Ariane et « Providence des Malades » décident de fusionner et de former une nouvelle entité, appelée, en référence à leurs fondatrices, "Foyers des Pauvres Soeurs".
2024 Les Chemins d'Ariane accueillent 340 résidents, emploient aujourd'hui 520 personnes et peuvent compter sur l'aide de 90 bénévoles.